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La fin d’Internet ou l’échec d’une utopie collective?

Internet fête ses 30 ans. En trois décennies la Toile est devenue aussi indispensable (voire davantage pour les plus jeunes) que l’eau, l’électricité ou le gaz. Dans les années 2000, le développement fulgurant du web à l’échelle planétaire s’est appuyé sur une utopie fondatrice : gratuité, égalité, collaboration. Un bel élan collectif qui déjà portait en germe les quatre facteurs de son propre cancer : marchandisation, cartellisation, discrimination et confidentialité.

Cartellisation tout d’abord. Même si l’architecture originelle initiée par la Défense américaine d’un réseau « décentralisé » – c’est à dire invulnérable à la disparition d’un de ses noeuds – persiste, c’est en fait un projet universitaire collectif qui émerge dans les années 80, encourageant la propagation des connaissances autour d’une idéologie libertaire. Pas tout à fait quand même puisque :

  • le contrôle de certaines fonctions centrales du réseau (comme l’attribution des noms de domaine) reste d’obédience américaine,
  • les fournisseurs des tuyaux télécom qui « maillent » la planète ne sont pas si nombreux et imposent des points de passage géographiques très concentrés,
  • enfin parce que quelques fournisseurs de services web captent la plus grande partie du trafic mondial : requêtes de recherche, vidéos, réseaux sociaux, applications mobiles… tout en imposant leurs conditions d’utilisation.

Discrimination ensuite.  Le débat n’est pas nouveau mais il semble maintenant perdu d’avance : ceux qui paieront plus cher seront assis en première classe, les autre seront entassés dernière : moins de bande passante, moins de services ou de fonctionnalités. Quand à ceux qui n’ont pas accès ou qui ne « savent » pas, ce sera l’exclusion – ou la résistance – y compris dans les rapports avec les fonctions régaliennes de l’Etat. Une décision récente de la FAA (le régulateur américain des télécom) vient de l’entériner, cédant aux pressions des fournisseurs d’accès internet sur quelques fournisseurs de contenus qui consomment l’essentiel de la bande passante planétaire comme YouTube ou Netflix. Et il est peu probable que l’Europe entre en résistance face aux géants américains et à l’attrait du divertissement de masse que Netflix s’apprête à diffuser depuis… le havre fiscal luxembourgeois.

Marchandisation : même si les grands acteurs mondiaux ont pour la plupart moins de 15 ans (eh oui, Google, Amazon Web Services, l’iPhone, Facebook n’ont pas vingt ans),  même si d’autres n’ont rien vu venir et ont quasiment disparu (Nokia, Sony, IBM …), ce sont avant tout des marchands. Marchands de bande passante pour les fournisseurs télécom. Marchands de données personnelles pour les fournisseurs de services, les moteurs de recherche, ou les éditeurs d’applications. Marchands tout court pour les e-commerçants. Manipulateurs dans tous les cas : avis clients bidons sur Trip Advisor, trolls dans les forums de consommateurs, faux amis Facebook ; voire escrocs : phishing, scams, spam, hoaxes… Impossible d’instaurer un contrôle car personne ne veut d’une police centralisée, et un contrôle efficace par ses pairs suppose un degré de confiance… non marchand.

Confidentialité enfin : inutile de rappeler le scandale Snowden et la faille Heartbleed. L’un sur la surveillance mondiale par la NSA (et d’autres), l’autre sur le SSL, principal protocole de sécurisation des échanges sur la toile. La semaine dernière, ce sont les éditeurs de TrueCrypt qui jetaient mystérieusement l’éponge. Dans tous les cas, la confiance des internautes-citoyens est perdue et ne se retrouvera jamais :

  • vis à vis des gouvernements intrusifs et des régulateurs impuissants
  • vis à vis des fournisseurs de services qui sont complices plus ou moins passifs
  • vis à vis des fournisseurs d’accès qui… vont nous faire payer plus cher sans apporter aucune garantie nouvelle de confidentialité

Alors, Internet, c’est fichu ? Que faire ?

  • S’en passer ? Il me semble exclu de convaincre ma fille de 17 ans qu’on peut « vivre sans ».
  • Entrer en résistance ? Trop tard, trop surveillé, trop risqué… ce serait retourner s’installer au Larzac.
  • Se coaliser ?  C’est là qu’est le vrai enjeu. De même que la révolution énergétique engendre une « relocalisation » de la consommation et du contrat social de « frugalité » qui va avec, internet doit se révolutionner. Plus exactement, ses utilisateurs se doivent à eux-mêmes de « réviser » – au sens de l’honnête homme du siècle des Lumières – leurs usages que les gouvernements et les marchands ont proposé plus vite que la société – tant à l’échelle locale que planétaire – ne pouvait les absorber.

Il y a 30 ans l’historien Francis Fukuyama prédisait avec la chute des dictatures militaires et du mur de Berlin la « fin de l’Histoire », en avançant que seule la démocratie libérale satisfait le désir de reconnaissance. Internet a 30 ans, gageons que l’histoire de la Toile ne fait que commencer. 

Retrouvez également ces chroniques sur www.cfnews.net/Le-Mag/Chroniques-techno-art-de-vivre

 

Pourquoi il faut faire émerger un Cloud européen

Temps couvert pour le « cloud » français. Pendant que notre président normal s’extasiait en février dernier auprès d’entrepreneurs français de la Silicon Valley, que notre CNIL nationale décidait sans discernement l’affichage d’avertissements sur le moindre blog qui compilerait comme celui-ci quelques statistiques de consultation, et que la NSA se moque des frontières et des citoyens, deux projets concurrents de « cloud computing » français continuent trop discrètement de se tirer dans les pattes : Cloudwatt (porté par Orange et Thalès) et Numergy (poussé par SFR et Bull). Issus d’un appel à projet de l’Etat afin de créer un « cloud souverain », ces deux consortiums comptent comme actionnaires la Caisse des Dépôts.

Or ces projets sont deux facteurs cruciaux de souveraineté et de compétitivité pour la France et pour l’Europe.

Pour ceux qui n’ont pas tout suivi depuis le début mais un peu quand même, le cloud computing, c’est la migration dans un « nuage » de serveurs distants de tout un tas de services jusqu’ici souvent hébergés localement par les entreprises. Il s’agit de déporter les ordinateurs eux-mêmes, mais aussi les applications (messageries, stockage, bureautique, web, bases de données, voire logiciels métier) chez des prestataires généralement de nationalité américaine, souvent avec une couverture mondiale, comme par exemple AWS (Amazon). Apparemment, que des avantages : redondance, flexibilité des capacités, variabilisation des coûts, sous réserve de passer par une connexion au web pour y accéder – on y reviendra.

Mais l’affaire Snowden des écoutes de la NSA (qui – on se rappelle d’Echelon – n’est pourtant pas une nouveauté) a introduit une crise de confiance pour les acteurs de l’économie numérique et plus encore pour leurs clients, qui craignent non seulement pour la sécurité de leurs transactions, mais aussi pour la confidentialité des services qu’ils utilisent : le cloud, c’est avant tout du service comme Gmail (qui est lu par Google), Maps (qui vous géolocalise), les suites bureautique de Microsoft ou de Google, les agendas partagés, les réseaux sociaux, l’hébergement de sites web …

L’affaire Snowden révèle que non seulement les données confiées au cloud sont espionnées ou espionnables, mais aussi les connexions pour y être relié, ce plus ou moins légalement grâce aux lois américaines. qui ont suivi le 11 septembre 2001. On objectera que pour ne pas être espionné, il suffit de ne pas utiliser ces services, ce qui n’est pas l’objet de ce billet. L’enjeu, c’est la question de souveraineté et de compétitivité que cela pose.

Souveraineté, car l’accord franco-allemand pour un internet européen reste… des paroles en l’air, sans aucune crédibilité puisque le conseil général de Bretagne vient par exemple de choisir les services cloud… d’Amazon ! Une plateforme souveraine est cruciale pour développer les services de l’Etat (gestion, dématérialisation et simplification administrative, open data), via :

  • des procédures d’appels d’offres ad-hoc
  • un guichet unique d’achat d’hébergement ou de stockage
  • un répertoire centralisé et ouvert des éditeurs d’application et de services

Compétitivité, car la seule carte à jouer est celle du service, et plus exactement celle des spécificités européennes en matière de services. Numergy et Cloudwatt annoncent chacun un objectif de 500 millions d’euros de chiffres d’affaires d’ici 2016-2017. Pour y parvenir, jouer uniquement sur l’épouvantail des grandes oreilles anglo-saxonnes et sur la fibre nationale risque de ne pas suffire. Enfin, tenter de casser les prix risque d’être difficile face aux mastodontes américains (qui viennent d’ailleurs de le faire).

Prix des services cloud de Google en mars 2014
Prix des services cloud de Google en mars 2014

C’est de créer un véritable écosystème d’entreprises de services basées sur le Cloud souverain qu’il s’agit.

D’abord, ceux dont les entreprises ont besoin et surtout ceux de taille moyenne qui n’ont pas les moyens d’internaliser des fonctions entières : ERPs, services bancaires, paie, …

Aussi, ceux aux particuliers : si beaucoup de consommateurs sont prêts à payer 5€ de plus par mois pour bénéficier de la 4G, ne seraient-ils pas  nombreux à payer 1 ou 2€ de plus par mois pour disposer d’une messagerie et d’un package de services de type dropbox, chat,  suite bureautique,  jeux, domotique, sécurité, santé, éducation… Le potentiel pour un écosystème d’éditeurs est sans limite pour un réservoir de clients aussi nombreux que les américains – tout cela sur le socle d’une confiance restaurée.  Espérons que le gouvernement remanié cette semaine signe pour ce vrai projet, et signe vite !

Art, Copy & Code: le temps de cerveau disponible selon Google

Le projet, conduit dans les fameux « Labs » de Google, est parti d’une étude récente montrant que chaque américain passe en moyenne 56 minutes par jour à conduire, dont les deux tiers de ce temps seul dans sa voiture.

Google est à la recherche permanente de nouveaux espaces pour exposer les internautes à ses produits. La recherche bien sûr, plus l’email personnel et professionnel, le mobile et les tablettes avec Android et le web social avec Google+, bientôt les chaussures parlantes ou les lunettes interactives sont autant de fenêtres exposant l’internaute, aux différents « moments » de sa vie, aux mots-clé ou campagnes sponsorisés par les annonceurs utilisant les programmes Adsense et Adwords.

Encore faut-il être en position de lire son écran… ce qu’on ne peut pas faire en conduisant, le temps passé au volant étant « subi » (en attendant bien sûr la Google Car qui se conduit toute seule). Google propose ainsi avec Wolkswagen de transformer un temps « improductif » en une expérience sociale au sens du Web 2.0.

Le programme combine intelligemment une approche communautaire (les conducteurs au volant), un capital de marque (Wolkswagen) et un « moment » encore inexploité (le temps de trajet en voiture). Les conducteurs et leurs passagers peuvent ainsi jalonner leur parcours, détecter les autres participants sur la route, partager leur expérience et… gagner des points. Fini de rêvasser en conduisant ou en se laissant conduire, vous êtes engagés par Google ! De même pour les vêtements portés ou la nourriture consommée puisque le programme s’étend à d’autres marques fortes (et mondiales) comme Burberrys, Adidas, voire pourquoi pas Coca-cola ou Heineken. Au temps de la télévision hertzienne, cette stratégie – toujours dictée par les annonceurs – s’appelait la capture du temps de cerveau disponible.

Un pas de plus vers l’internet des objets et même au delà puisque le programme se veut emblématique de l' »internet of everything« , pervasif au point qu’il n’y a plus pour toute une génération de moments connectés ou déconnectés, mais une seule vie en continu à la fois réelle et digitale. Et, il n’y a pas de hasard, c’est bien le thème de la conférence SXSW de cette année 2013.

 

Entreprendre dans la presse en 2012 – conférence HEC Média

Très intéressante conférence du groupement HEC Média lundi 10 décembre sur l’évolution du secteur de la presse, organisée par Patrick Moure, Jérôme Wagner et Jérôme Foucray. Autour de la table :

  • Christine Kerdellant (Groupe l’Express l’Expansion)
  • Fabrice Geurchel (Philosophie Mag, fondé en mars 2006)
  • Cédric Ciré (Webedia)
  • Louis Vaudeville – C.C et C (éditeur multimédia notamment de la série « Apocalyspse »), ex DM de Hachette; ex Marketing Mag…

Les gros acteurs historiques du print sont plombés par le dilemne du « print + web ». L’industrie est en train de se bi-polariser  entre : des acteurs agiles pure players sur le web, et des acteurs qui revendiquent le print sur des tendances sociétales.

Chez les « pure players » : Webedia a très vite créé une galaxie de sites web thématiques grand public (puretrend, puis pureshopping, puis le divertissement avec pureciné, puis le home …)

Avec succès puisqu’il monétise son audience : les sites sont gratuits et les recettes sont essentiellement publicitaires. Résultat : 20 M€ CA, 150 collaborateurs, 7 M€ d’ebitda.

Le modèle c’est de produire un flux de contenu calé sur le « territoire de marque » qui est un appât pour que l’internaute creuse dans un gros stock de contenus liés à un « annonceur ». Le secret est d’avoir sur mettre en place des outils (CMS et AdServer intégrés propriétaires) et des process pour industrialiser des opérations spéciales sur mesure  : création de contenus + fédération de communautés + événementiel (à chaque fois en devenant fan) – puis industrialiser le « sur mesure ». Un « sponsor » type : par exemple la marque l’Occitane qui voudrait communiquer sur le territoire « Provence ». Économiquement, cela permet d’avoir des contrats longs avec les marques, et des positions SEO fortes entre la marque et l’éditeur délégué.

Cédric insiste sur le fait que la barrière a l’entrée est essentiellement organisationnelle – et passe 25% de son temps à traquer les rigidités organisationnelles, techniques et … humaines ! La bataille de la productivité c’est le work flow et l’intégration (médiathèque, iconographie…), insiste Cédric.

De son côté l’internaute comprend que la pub est la contrepartie de la gratuité – avec une frontière poreuse revendiquée entre pub et contenu : c’est du brand publishing ou publi-rédactionnel ou… voir cet article de GigaOM. On s’attend à ce qu’un « rédacteur » (tous les contributeurs n’ont pas la carte de presse) publie 10 feuillets / jour soit 15.000 signes ! Malgré tout les lecteurs sentent la valeur ajoutée quand c’est un journaliste qui a fait le boulot.

Ce qui tue la valeur du contenu pour l’internaute : les « marronniers », que tout le monde parle des mêmes sujets en même temps, le « snacking » des sujets.

Cédric fait une distinction très claire entre les média de flux et les média de stock. Ces derniers considèrent le flux comme une vitrine mais ont un stratégie de constitution d’un stock de contenus que l’internaute va « attaquer » par requête – surtout via les moteurs de recherche. Le SEO est donc crucial, il faut aussi avoir une taille critique afin d' »occuper du linéaire » sur les moteurs de recherche (10 feuillets par jour…) car la bataille du référencement naturel est une bataille sémantique.

Pourquoi les sites web des journaux perdent de l’argent? Réponse de Cédric : Webedia gagne de l’argent parce qu’il n’a pas de papier – et ne considère pas qu’il est un média de flux.

Sur les nouveaux usages : la vidéo sur le web ne marche pas (sauf si préfinancée par la télé). Les tablettes : il y a 3 millions de tablettes, représentant 10% de part de marché soit  300 k pages vues / mois : c’est pour le moment trop petit pour « exister » à l’échelle requise. Le mobile (smartphone) : ca sert à recevoir des alertes uniquement, pas à lire…

Sur le financement de Webedia : fondé avec 30 K€ et… 3 ans a perdre de l’argent jusqu’au point mort – c’est un métier de coûts fixes.

Cédric revient sur ses levées de fonds. Premier tour à 1 an : « une connerie, s’est fait rincer 30% du capital », indique Cédric, qui a levé 10 M€ au total – et cherche maintenant la relution.

Le BFR pèse lourd car les clients et agences paient tard.

Le coup de gueule : au point mort atteint avec 2 M€ d’ebitda, aucune banque n’a accepté de prêter car… leurs comités de crédit ne regardent que le passé ! Cédric conseille donc fortement de sur-capitaliser pour ne pas craindre la crise de cash en période de croissance, ou de « trou d’air ».

Webedia poursuit son expansion à l’international : en Europe mais aussi au Brésil (avec des particularités locales des moteurs de recherche), la Russie, à l’étude la Turquie… toujours avec le même souci de flexibilité et d’intégration des outils (back-office multilingue, …).

En conclusion : l’industrie va vers une « démoyennisation » du web : places d' »Ad-Exchange » automatisées comme Criteo d’un côté, « sur mesure client » industrialisé de l’autre côté (Webedia). Et comme les gros acteurs historiques sont englués dans le print + web, il y a des niches a prendre entre les deux…

Philo Mag : 

A commencé en 2006 par l’échec de son numéro zéro (qui ne se voulait pas un magazine de philo mais un mag qui parle de tout avec un angle philo, un rythme speed et assez commercial)…  et un retour volontariste à la rédacgtion d’articles qui « prennent du temps ». Fabrice insiste sur le « problème qui est d’offrir une singularité » – en effet selon lui il n’y a pas de barrière à l’entrée dans la presse, donc la sincérité dans le contenu est importante et valorisée par le lecteur (qui paie).

Le titre – qui se revendique print, avec une arrivée tardive sur le web, ne vit pas sur la pub qui représente 10% du CA (bien plus en marge), mais sur ses ventes essentiellement au numéro. Le prix de vente est élèvé a 5€ – et lors de tests d’élasticité prix les meilleures ventes ont été réalisées à… 5,50€ !

En presse papier le problème c’est la distribution bien sûr mais surtout le « réglage » des 12.000 points de vente : il faut minimiser le « taux de bouillon », sans générer de pénurie! Le placement est aussi crucial : il vaut mieux être sur l’étagère à côté des suppléments du Monde qu’à côté de Psychologies Magazine.

Sur le web et les nouveaux usages : l’éditeur doit se demander en permanence « est-ce qu’on a envie de lire mon contenu sur le web? » par exemple pour un magazine comme Géo, la réponse est non. Sur le support papier on se laisse guider.

Hors série : éviter les marronniers (Fabrice cite les thèmes de Tintin, d’Hitler) mais au contraire apporter des « surprises »

Sur le financement : ancien banquier d’affaires, Fabrice a quasi-intégralement financé l’entreprise sur ses propres fonds.

Le hors média (hors pub) : oui, on commence à organiser des formations en entreprise, des salons, mais c’est un autre métier, il faut rester flexible. Ca ne représente pas encore une part substantielle de l’économie du modèle.

C. C. et C :

En production télé, la clé est le préfinancement auprès des diffuseurs qui permettent au mieux d’équilibrer le budget. Ensuite on gagne sa vie sur les diffusions ultérieures (sur 10 ans…) et sur les ventes à l’étranger.

Mais ca n’est pas suffisant pour créer un avantage compétitif. Pour C.C et C, la clé c’est notre procédé unique de colorisation qui a creusé l’écart.

Selon Louis il y a un réel potentiel pour les nouveaux usages. Notamment les tablettes qui sont déjà un « deuxième écran » simultané pour les téléspectateurs. L’idée est de diffuser en parallèle d’un programme TV un méta-programme pertinent sur la tablette (sources, textes additionnels, bibliographie, images supplémentaires, making of d’une scène …).

NDLR : l’auteur de ce billet dirigeant un pure player web, pardon à Louis du peu de place fait à son activité.

En conclusion :
Le secteur se recompose, les gros players historiques sont englués… allez-y !

 

 

Seules 29% des entreprises ont une stratégie réseaux sociaux en place

Une infographie révélatrice du site Mediabistro : si 29% des entreprises ont intégré activement les réseaux sociaux dans leur stratégie – et pas seulement de communication, 31%  disent avoir « juste commencé » et 22% « encore réfléchir »…

Alors qu’un peu de veille bien ciblée révèlera le plus souvent qu’une entreprise est déjà largement citée, et bien souvent, soit évaluée, soit… critiquée. 40% d’entre elles avouant être totalement démunies quand à la façon d’agir dans ce cas.

 

 

iMessages, un critère segmentant?

On observe pour la première fois (aux USA) que le trafic iMessage dépasse le trafic SMS classique aux USA. Les iMessages, ce sont des SMS par internet au lieu de passer par les réseaux mobiles classiques comme les SMS, dont le trafic avait explosé cette dernière décennie, notamment grâce aux forfaits illimités : en moyenne 650 par mois environ (contre le triple au moins pour les ados…).

C’est une première segmentation car pour envoyer un iMessage, il faut avoir un smartphone (c’est à dire pour simplifier et vu les parts de marché, un mobile Android ou un iPhone). Des possesseurs de smartphones qu’on imagine plutôt urbains et plutôt aisés.

En parallèle, une autre étude (IFOP / Suricate) sur le comportement des utilisateurs d’Android : contrairement à son congénère utilisateur iPhone, il est plutôt rural, moins aisé, et beaucoup moins consommateur d’Apps – et seulement des Apps gratuites.

Alors, une belle matrice du BCG pour les futures cibles de vos campagnes CRM et de vos applications mobiles?

Android

iPhone

a un Smartphone

Rural ; CSP- ; peu d’Apps gratuites ; iMessages

Urbain, CSP + ; beaucoup d’Apps payantes ; iMessages

a un mobile « classique »

2ème ligne mobile ; CSP – ; Seniors ; SMS ; pas d’Apps