A quand le blog automatique?

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Intéressant article dans le Monde « média » du 15 septembre sur la production automatique de contenus aux US. Une approche encore incomplète – on penserait à rajouter une surcouche de crowd wisdom. Les journalistes auraient-ils du souci à se faire? A revoir leur approche traditionnelle, certainement. Mais l’automatisation, c’est peut-être intéressant pour la veille, ou pour les intranets…

Quelques extraits de l’article en question intitulé « l’actu automatique » :

(…) L’automatisation et la centralisation s’appliquent d’abord à la collecte de l’information locale : « Prenons une ville américaine de 30 000 habitants, explique Brian Timpone, qui compte 800 ou 900 organisations – commerces, entreprises, écoles, églises, institutions municipales, associations, clubs de sport, etc. Grâce à des recherches sur le terrain et sur Internet, nous identifions les gens qui savent ce qui se passe dans chaque organisation. »

Puis Journatic les contacte pour leur demander de lui envoyer bénévolement des informations, le plus souvent possible (…)

Un peu partout, on assiste à une progression de l’automatisation des tâches des journalistes de presse écrite. Dans un autre gratte-ciel de Chicago, une équipe d’informaticiens a monté une start-up baptisée Narrative Science, qui commercialise un moteur d’intelligence artificielle très innovant, capable d’écrire en quelques secondes des milliers d’articles, notamment de sport et de finance – deux domaines où l’information existe déjà sous forme de données chiffrées lisibles par des machines.

L’un des fondateurs de Narrative Science, Kris Hammond, affirme que ses cibles prioritaires sont les grandes entreprises, mais il a aussi des clients dans la presse, notamment le magazine Forbes, et le site d’une chaîne sportive du groupe Fox. Dans les colloques, il aime répéter que, dans quinze ans, 90 % des nouvelles publiées par la presse seront générées par ordinateur : une profession qui se croyait à l’abri de la robotisation est désormais visée directement. Narrative Science a déjà des concurrents, notamment Automated Insights, une compagnie installée en Caroline du Nord.

Ces sociétés high-tech semblent très éloignées de Journatic, mais elles sont sur le même créneau : elles proposent leur remède à la crise de la presse, en lui offrant en sous-traitance des produits finis très bon marché. Elles peuvent même devenir complémentaires, si Journatic se concentre sur la première étape de la chaîne de production – collecter l’information, la structurer et la stocker dans des bases de données lisibles par des machines -, tandis que les start-up comme Narrative Science se chargeraient de la seconde – la rédaction automatique de gros volumes d’articles prêts à imprimer. 

Voir aussi sur le traitement de l’information le dilemme du « pack de lait » sur le toujours intéressant blog « Etreintes Digitales » de Catherine Beuth, ex-journaliste techno/média au Figaro et actuellement en fellowship sur le sujet à Stanford.

En attendant, ce blog est toujours rédigé par votre serviteur, en chair et en os…