La nouvelle économie de l’impression 3D

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Les imprimantes 3D arrivent chez les petites entreprises et chez les particuliers – en défrayant la chronique : on peut désormais fabriquer comme on imprime, à domicile et en temps réel, un objet en trois dimensions, avec tous les les côtés pratiques que l’on peut imaginer mais aussi tous les travers possibles comme – d’ores et déjà – un arme a feu.

Plus besoin donc d’un atelier, d’une usine, de machine-outils coûteuses et réservées aux industriels pour fabriquer, à partir d’un simple fichier informatique, un objet manufacturé. C’est une révolution à nos portes, pour les consommateurs d’un côté, les fabricants de l’autre mais aussi pour l’économie toute entière avec la disparition ou la ré-invention complètes de métiers ou de nos modes de vie. Exemples :

  • Une mise à disposition immédiate : une pièce cassée ? Plus besoin de courir les services après vente, rechercher la référence, attendre l’expédition ; plus besoin de supplier le réparateur de venir en sacrifiant une demi-journée  de RTT : en téléchargeant le fichier-plan sur le site du fabricant, vous avez la pièce quelques minutes ou quelques heures après chez vous.
  • Une personnalisation à l’infini directement chez le client : un fabricant met à disposition le plan de la pièce brute, et le consommateur choisit la personnalisation finale. Par exemple, téléchargez la forme d’un étui de smartphone et personnalisez-le … comme vous voulez, sans intermédiaire ni délai. Sans que le fabricant n’en soie forcément informé !
  • Une réduction drastique des inventaires et de la logistique pour les manufacturiers – à l’instar de la distribution des logiciels qui a vu en se dématérialisant disparaître les boîtes de CD d’installation. Ce qui veut dire, la chaîne de valeur se raccourcissant, que – tout comme la métamorphose de l’industrie musicale -la phase de création devient cruciale.

On avait déjà vu un pas timide dans le sens de la désintermédiation entre créateurs et clients comme MyFab ou l’Usine a Design (lire les articles CFNEWS), mais on fait ici un saut quantique : des métiers entiers vont donc en subir l’impact : réparateurs à domicile, livreurs et coursiers, … et notre mode de vie s’en trouver transformé :

  • Si n’importe qui peut reproduire sur son bureau en quelques minutes une clé d’appartement (en la scannant d’abord en 3D), que devient la sécurité au quotidien ? Comment les serruriers vont-ils réinventer leur métier ?
  • Quid de la contrefaçon ou de la propriété intellectuelle si les objets, au lieu d’être « achetés » sous la forme d’un fichier « authentique » auprès de leur créateur, sont piratés, dupliqués sans protection, ou frelatés ?
  • On a vu ces dernières années fleurir le débat puis l’échec des DRM dans l’industrie de la musique, qu’en sera-t-il pour les biens ?

Les acteurs du 3D printing sont déjà très convoités (lire dans CFNEWS les levées et cessions de Phenix Systems , Sulpteo , Phidias , …). Mais il reste au moins un secteur qui devrait échapper à cette révolution : l’alimentaire, qui ne devrait pas s' »imprimer » de sitôt, et les services. A suivre …

PS : une imprimante 3D, comment ca marche et combien ça coûte ? Voir cet article de C|net à l’occasion du CES 2013.

Retrouver aussi sur CFnews.net les précédentes chroniques Techno